L’apparition du système de grade dans le monde du budo est récente. Jigoro Kano, le fondateur du judo, l’aurait instauré durant l’ère Meiji (1868-1912)
En france, La Commission Spécialisée des Dans et Grades Equivalents (CSDGE) sanctionne par la délivrance des dans et grades équivalents la valeur sportive et morale des pratiquants eu égard à l’éthique et à la technique des disciplines relevant de l’UFA (Union des fédération d’Aikido). Cette commission, valide chaque année la liste des pratiquants ayant satisfait aux critères d’évaluation des grades. Cette liste est transmise au Ministère des Sports.
LE SYSTÈME DE GRADE DE L’UFA
L’Union des Fédérations d’Aikido (UFA) est une structure d’état qui regroupe les deux grandes fédérations d’aikido françaises : la FFAB et la FFAAA – ainsi que les groupes et disciplines qui leur sont affiliés – exemple : GHAAN (Groupe Historique d’Aikido d’André Nocquet), Fédération de Kyudo, Kinomichi de Maître Noro, Aikibudo de Maître Floquet etc….
L’UFA est le seul groupement qui permet de délivrer des grades d’état reconnus par l’État français (ceinture noire 1er, 2e, 3e dan etc….) ainsi que les diplômes permettant d’accéder au statut d’enseignant (Brevet d’État d’Educateur Sportif 1er et 2e degré, Brevet Fédéral…)
LES CONDITIONS DE PRÉSENTATIONS AUX EXAMENS DE GRADE POUR LES LICENCIÉS FFAB :
- Le candidat doit être à jour de ses cotisations.
- Il doit disposé sur son passeport sportif du le nombre de timbres de licences fédérales correspondant au grade postulé, dont celui de la saison en cours (pour le 1er Dan, il est exigé 3 timbres de licence dont celui de la saison en cours)
- D’un visa médical avec mention d’aptitude ou un certificat médical de non contre indication à la pratique de l’Aïkido datant de moins d’un an.
- D’avoir participé à trois stages au moins organisés par la FFAB , dans les douze mois précédant la date limite de l’inscription. Les stages privés ne sont pas pris en considération.
- Respecter les conditions mentionnées dans le tableau récapitulatif ci-dessous
Pour accéder aux grades de | 1er DAN | 2ème DAN | 3ème DAN | 4ème DAN |
Grade précédent | 1er KYU (délivré par les clubs) | 1er DAN | 2ème DAN | 3ème DAN |
Age minimum | 16 ans | 18 ans | 21 ans | 25 ans |
Temps minimum entre chaque grade pour être admis à se présenter | 1 an après l’obtention du 1er KYU | 2 ans après l’obtention du 1er DAN | 3 ans après l’obtention du 2ème DAN | 4 ans après l’obtention du 3ème DAN |
LES NOTIONS ET QUALITÉS NÉCESSAIRES AU COURS DE LA PRATIQUE :
Dès le début de la pratique, les notions et qualités fondamentales décrites entrent en jeu et permettent d’apprécier le niveau de Shodan.
Ces notions sont :
- SHISEI : posture
- KAMAE : garde
- KIRYOKU : puissance vitale
- SEISHIN JOTAI : état mental
- METSUKE : regard – physique et mental
- MA AI : espace – temps
- ARUKIKATA : la marche
- TAI SABAKI : déplacement/placement
- KOKYU : respiration
- KOKYU RYOKU : coordination de la puissance physique et du rythme respiratoire
- SOKUDO : rapidité
- KO RYOKU : efficacité
- REIGISAHO : Etiquette
- NICHIJO NO TAIDO : attitude dans la vie quotidienne
- KOKORO NO MOCHI KATA : contrôle des émotions – cœur
LES CRITÈRES D’ÉVALUATION
SHODAN – CEINTURE NOIRE PREMIER DAN
SENS ET NIVEAU
SHO est le début, ce qui commence. Le corps commence enfin à répondre aux commandements et à reproduire les formes techniques. On commence à saisir une certaine idée de ce qu’est l’Aïkido. Il faut alors s’efforcer de pratiquer ou de démontrer, lentement si nécessaire, mais en s’attachant à la précision et à l’exactitude.
CAPACITÉS À VÉRIFIER
Le candidat doit disposer des « outils constitutifs » de la pratique de l’aïkido, outils sans la connaissance et la compréhension desquels on ne peut prétendre « faire de l’aïkido ». Cette connaissance et cette compréhension devront ensuite évoluer vers la maîtrise des mêmes outils dans les grades ultérieurs.
EVALUATION DU NIVEAU
- Connaissance formelle des techniques.
- Construction des techniques. Cette construction des techniques doit s’observer par l’enchaînement des « phases » suivantes : phase initiale de placement, phase dynamique de création et conduite du déséquilibre, phase terminale (projection, immobilisation).
- Principe d’intégrité : La compréhension du principe général et fondamental selon lequel la technique d’aïkido doit préserver et renforcer l’intégrité (au sens le plus large du terme) physique et mentale des deux protagonistes constitue le troisième indicateur des capacités à vérifier. Ce principe comprend notamment tous les éléments suivants :
- Nécessaire unité du corps, de centrage, d’engagement du corps dans le sens de l’action.
- Nécessité d’une attitude juste, d’une maîtrise et d’un emploi adéquat de son potentiel physique, d’un rythme adapté entre les mouvements et à l’intérieur du mouvement.
- Nécessité de conserver son potentiel, sa disponibilité, sa mobilité, sa capacité de réaction et sa vigilance tout au long de la situation.
- Nécessité de soutenir une attention et une concentration suffisante par rapport au partenaire.
DÉROULEMENT DE L’INTERROGATION
Les différents types de travail demandés seront les suivants, dans un ordre et une durée au choix des jurys :
- Suwariwaza (pratique à genoux)
- Hanmihandachiwaza (pratique attaquant debout, défenseur à genoux)
- Tachiwaza (pratique debout )sur saisies et sur coups frappés
- Ushirowaza(attaque arrière)
- Tandodori (pratique contre couteau)
- Jodori (pratique contre baton)
- Jo Nage Waza (pratique de projection avec baton).
- Randori (pratique libre) avec deux adversaires
NIDAN – CEINTURE NOIRE DEUXIÈME DAN
SENS ET NIVEAU
Au travail du 1er Dan on ajoute rapidité et puissance en même temps que l’on démontre une plus grande détermination mentale. Cela s’exprime chez le pratiquant par la sensation d’avoir progressé. Le jury doit ressentir ce progrès en constatant une clarté de la mise en forme et de l’orientation du travail.
CAPACITÉ À VÉRIFIER
Le niveau deuxième dan doit permettre de manifester une compétence dans le maniement des « outils » définis pour le premier dan, et non plus simplement une compréhension et une connaissance au plan général.
Il convient donc d’être plus exigeant dans l’application des critères déjà définis, et d’y apporter quelques orientations supplémentaires.
EVALUATION DU NIVEAU
- Connaissance formelle des techniques
- Construction des techniques : L’exigence complémentaire devra porter sur la fluidité dans la construction des techniques, sur la perfection du contrôle de la distance avec l’adversaire dans toutes les phases du mouvement, et sur la capacité d’anticipation.
- Principe d’intégrité : Principes énoncés pour le premier dan avec un engagement physique plus important (restant adapté à l’âge des candidats, et ne devant en aucune façon prendre le pas sur le caractère technique de la prestation).
DÉROULEMENT DE L’INTERROGATION
Les différents types de travail demandés seront les suivants, dans un ordre et une durée au choix des jurys :
- Suwariwaza (pratique à genoux)
- Hanmihandachiwaza (pratique attaquant debout, défenseur à genoux)
- Tachiwaza (pratique debout )sur saisies et sur coups frappés
- Ushirowaza(attaque arrière)
- Tandodori ;(pratique contre couteau)
- Jodori (pratique contre bâton)et
- Jo Nage Waza (pratique de projection avec bâton).
- Randori (pratique libre) avec deux adversaires ;
SANDAN – CEINTURE NOIRE TROISIÈME DAN
SENS ET NIVEAU
C’est le début de la compréhension du kokyu ryoku (coordination de la puissance physique et du rythme respiratoire). L’entrée dans la dimension spirituelle de l’Aïkido. La finesse, la précision et l’efficacité technique commencent à se manifester. Il devient alors possible de transmettre ces qualités.
CAPACITÉ À VÉRIFIER
Le niveau troisième dan doit permettre de manifester une maîtrise complète des techniques, la capacité à les adapter à toutes les situations, et l’émergence d’une liberté dans leur application. Les exigences supplémentaires doivent donc porter sur le niveau de maîtrise des critères précédents, et notamment sur :
- un complet contrôle de soi et de ses actes ;
- la capacité à faire des variations à partir des bases, si nécessaires (adaptabilité) ;
- une disponibilité à tous moments de la prestation ;
- une grande maîtrise du principe d’Irimi (entrée);
- une juste appréciation de maai (contrôle de la distance), comme au deuxième dan, et interventions aux bons moments) ;
- la capacité d’imposer et de maintenir un rythme à l’intérieur du mouvement
DÉROULEMENT DE L’INTERROGATION
Les différents types de travail demandés seront les suivants, dans un ordre et une durée au choix des jurys :
- Suwariwaza (pratique à genoux)
- Hanmihandachiwaza (pratique attaquant debout, défenseur à genoux)
- Tachiwaza (pratique debout )sur saisies et sur coups frappés
- Ushirowaza (attaque arrière)
- Tandodori ;(pratique contre couteau)
- Jodori (pratique contre bâton)et Jo Nage Waza (pratique de projection avec bâton).
- Tachidori ( pratique avec sabre de bois pour chacun des deux partenaires)
- Kumitachi (exercices avec sabre de bois)
- Kumijo (exercices avec bâton )
- Randori (pratique libre) avec trois adversaires ;
YONDAN – CEINTURE NOIRE QUATRIÈME DAN
SENS ET NIVEAU
A ce niveau techniquement avancé on commence à entrevoir les principes qui régissent les techniques. Il devient possible de conduire plus précisément les pratiquants sur la voie tracée par le fondateur.
CAPACITÉS À VÉRIFIER
Le niveau quatrième dan doit permettre de manifester une maîtrise complète des techniques de base et de leurs variantes. Les exigences supplémentaires doivent donc porter sur le niveau de maîtrise des critères précédents, et notamment sur :
- la manière de dominer à tout moment la situation ;
- l’adéquation du travail au partenaire et à la situation
- la sérénité du candidat ;
- la capacité du candidat à exprimer sa qualité de perception, son degré d’intégration et sa liberté de maniement des principes de la discipline.
DÉROULEMENT DE L’INTERROGATION
Pour permettre d’évaluer ce qui est requis au 4.1., l’interrogation devra se dérouler dans une forme légèrement différente des grades précédents. Elle tentera d’équilibrer :
- les demandes formulées en précisant la forme d’attaque et la technique requise ;
- les demandes de Jyu-Waza (pratique libre souple) à partir d’une forme d’attaque ;
- les demandes de Henka-Waza [différentes formes d'une technique et (ou) enchaînements à partir de la structure de base de ces techniques].
Ces demandes se feront sur les différents types de travail, dans un ordre et une durée au choix des jurys :
- Suwariwaza (pratique à genoux)
- Hanmihandachiwaza (pratique attaquant debout, défenseur à genoux)
- Tachiwaza (pratique debout )sur saisies et sur coups frappés
- Ushirowaza(attaque arrière)
- Tandodori ;(pratique contre couteau)
- Jodori (pratique contre bâton)et Jo Nage Waza (pratique de projection avec bâton).
- Tachidori ( pratique avec sabre de bois pour chacun des deux partenaires
- Kumitachi (exercices avec sabre de bois)
- Kumijo (exercices avec bâton )
- Futaridori (saisie par deux adversaires)
- Randori (pratique libre) avec trois adversaires
LES GRADES DE HAUT NIVEAU
Qu’importe si l’on aspire à être haut gradé un jour, connaître le sens de ces hauts grades nous explique en partie ce vers quoi mène l’Aikido. En prenant le temps de réfléchir sur la direction proposée par ces grades, le pratiquant d’Aikido peut s’il le souhaite, prendre conscience de la voie sur laquelle il chemine et faire évoluer en conséquence sa pratique quotidienne.
Les grades, jusqu’au grade de 4ème Dan inclus , correspondent à une progression dans l’aïkido au plan technique. Cette technique doit être considérée comme une base, permettant au pratiquant un développement de toutes ses potentialités.
A partir du Godan (5ème Dan), la maîtrise technique de l’aïkido doit être complétée par une maîtrise au plan spirituel et au plan du comportement général.
SENS ET NIVEAU DU GODAN (5ÈME DAN)
L’art respecte les principes et l’esprit, commençant à se dégager de la forme, ne reste plus prisonnier de l’aspect extérieur de la technique. De nouvelles solutions techniques apparaissent en fonction des situations.
SENS ET NIVEAU DU ROKUDAN (6ÈME DAN)
La technique est brillante, le mouvement est fluide et puissant. Il doit s’imposer comme une évidence à celui qui regarde. La puissance et la disponibilité physique comme la limpidité du mental s’unissent sans ambiguïté dans le mouvement et s’expriment aussi dans la vie quotidienne.
Nota : Il pourra par exemple être demandé aux candidats, de participer à un stage de deux jours et de préparer un mémoire écrit, trois mois avant sa présentation. Le candidat sera notamment invité à diriger un cours ou effectuer une présentation en relation avec son mémoire.
Le stage pourra être animé par un collège d’experts qui formuleront un avis en fin de stage. Cet avis pourra donner lieu à une proposition de promotion Haut Niveau présentée à la CSDGE.
L’attribution de grades supérieurs au 5ème Dan doit être fondée sur la vérification que le pratiquant, après avoir été construit par l’aïkido, peut trouver le chemin d’une liberté et d’une expression plus personnelles. Les modalités d’attribution de ces grades, à ces niveaux, ne peuvent être simplement transposées de celles des quatre premiers dan.
SENS ET NIVEAU DU NANADAN (7ÈME DAN)
L’Etre se débarrasse de ses obscurcissements et apparaît sous sa vraie nature ; il manifeste son vrai soi. Libre de tout attachement il éprouve la joie de vivre ici et maintenant.
SENS ET NIVEAU DE HACHIDAN (8ÈME DAN)
Au-delà de la vie et de la mort l’esprit clair est ouvert, capable d’unifier les contraires, sans ennemi, il ne se bat pas. Sans combat, sans ennemi, il est le vainqueur éternel.
Sans entrave il est libre, libre dans sa liberté. O Senseï disait « En face de l’ennemi il suffit que je me tienne debout sans rien de plus ». Sa vision englobe et harmonise la totalité.
Mais rien ne s’arrête là. Même l’eau la plus pure peut pourrir dans une mare ; il ne faut jamais oublier l’esprit du débutant accomplissant son premier pas.